L’Europe doit trouver une solution à Lampedusa

Sur l’île désormais maudite de Lampedusa les jours se suivent et se ressemblent tous. Les noyés continuent à s’échouer sur les plages et les habitants restent impuissants devant cet affreux ballet mortel. Déjà 6800 migrants ont déjà perdu la vie depuis 1994 en essayant d’atteindre Lampedusa, point de passage vers leur l’Eldorado : l’Europe.

Arrivé sous les huées de manifestants italiens indignés,  Jose Manuel Barroso, très ému devant la cinquantaine de cadavres alignés sur la plage, a assuré que « ce genre d’événements ne devrait pas se produire en Europe, il faut des efforts plus poussés, une plus grande coopération entre tous les États-membres ». D’autres dirigeants européens ont souligné leur tristesse et leur préoccupation comme François Hollande ou Enricco Letta. Le pape a aussi exprimé sa compassion et son indignation dans l’indifférence générale.

Après les discours, venons-en aux mesures annoncées :

-Pour l’Italie, Jose Manuel Barroso a annoncé le déblocage de 30 millions d’euros pour la rénovation des centres accueillant les migrants tout en admettant que « bien plus doit être fait ».

-L’agence européenne Frontex chargée de la protection des frontières européennes, a elle aussi décidé de débloquer des crédits (2 millions d’€) pour la seule Italie.

Mais Lampedusa devient surpeuplée. Au-delà des moyens économiques accordés il faut trouver une solution humaine au problème, une solution qui se construit sur la coopération entre Etats. Pour l’instant, selon le traité de Dublin, c’est le pays d’accueil qui doit traiter les demandes d’intégration et de nationalisation. Pour l’instant, l’Italie et l’Espagne se débrouillent seules. Cecilia Malmström, commissaire européenne chargées aux Affaires Intérieures, a demandé d’étudier la possibilité de création de visa humanitaire, dont la demande pourrait se faire d’un pays tiers (hors UE). Ces demandes seraient traitées à égalité par l’ensemble des pays européens, selon leur capacité d’accueil. Cette mesure parait plus juste, plus humaine, reste à savoir si elle sera acceptée. En tout cas des drames comme ceux de Lampedusa ne sont plus acceptable. L’Europe n’est pas seulement une alliance économique, elle doit aussi intervenir politiquement sur les problèmes graves de notre siècle.

Source : AFP

Edouard Bodot